#CinéClubLFT | Le cinéma malgache à l’honneur

Toutes les deux semaines, le ciné-club du LFT “Les Yeux Ouverts” donne rendez-vous aux élèves pour la projection d’un film. Au-delà du simple visionnage, le ciné-club permet ensuite aux élèves présents d’échanger sur des thématiques définies par les professeurs qui encadrent cette activité. Pour les dernières séances de cette année, le cinéma malgache a été mis à l’honneur à travers trois films documentaires qui ont été primés et diffusés au niveau de festivals internationaux à savoir, “Faritra”, “Gwetto” et “Le petit bonhomme de riz”. Lors de chacune de ces projections, les élèves ont ensuite pu directement poser leurs questions au réalisateur. Nous remercions d’ailleurs chaleureusement MM. Tovoniaina Rasoanaivo, Michaël Andrianaly et Ranando Ludovic Randriamanantsoa pour leur disponibilité. Les rencontres avec ces cinéastes malgaches ont certainement permis d’enrichir le parcours culturel de nos élèves à travers ces échanges concernant leurs réalisations, leurs visions de la société, leurs motivations et de manière générale, les métiers liés au cinéma.

Faritra (La Zone), de Tovoniaina Rasoanaivo et Luck Razanajaona

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SYNOPSIS | Deux réalisateurs débarquent à la Maison Centrale d’Antanimora à Antananarivo où sont incarcérés une centaine de jeunes garçons dans un quartier spécifique pour les mineurs. Un atelier cinéma y est organisé. Les jeunes détenus s’initient à la caméra, ils cherchent des idées de film … ils racontent leurs histoires.

Gwetto, de Michaël Andrianaly

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SYNOPSIS | Coupés de leurs familles, des jeunes hommes sont venus de différentes régions de Madagascar pour travailler dans une station de lavage de voitures, à Tamatave. Sans papiers d’identité, ils sont exploités par un patron qui impose sa présence par une caméra de surveillance. Egalement gardiens de nuit de la station, ils font face à des violences et sont régulièrement suspectés de vol par les voisins. Le réalisateur, qui est né et a grandi dans le quartier, pose un autre regard sur ces jeunes et propose un récit polyphonique où la violence dépasse de loin les vols dont ces jeunes sont accusés.

J’habite depuis toujours le quartier Cité jardin, à Tamatave, une ville portuaire sur la côte est de Madagascar. Quand mes parents s’y sont installés à ma naissance en 1978, c’était un quartier tranquille qui accueillait les hauts fonctionnaires de l’époque. Aujourd’hui le quartier a beaucoup changé, et malheureusement, comme partout désormais à Tamatave, l’insécurité règne. Des jeunes braquent des kiosques à visage découvert, des gens se font dépouiller en pleine rue, d’autres ont peur d’être attaqués, des maisons sont cambriolées toutes les nuits. Ma mère elle-même s’est fait braquer … J’aimerais savoir comment on en est arrivé là. […] Ici, chacun vit avec la violence à sa façon : Gwetto est un film qui parle de survie. Mon expérience personnelle m’a poussé à explorer comment mes voisins vivent avec cette problématique, en particulier cette jeunesse composée d’immigrés économiques au sein de leur propre pays et que l’on accuse de tous les maux. […] Gwetto questionne l’articulation entre la vie, l’oppression, la peur, l’argent et la dignité de vivre. Filmer ces jeunes pendant plusieurs mois c’est entretenir l’espoir qu’un avenir est possible, mais c’est aussi tirer une sonnette d’alarme : d’ici à quelques années, si on ne fait rien pour les jeunes, Madagascar va devenir un « gwetto » à ciel ouvert. Vers quel « gwetto social » l’éducation malgache dirige-t-elle la jeunesse ? 

Le Petit bonhomme de riz, de Rianando Ludovic Randriamanantsoa

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SYNOPSIS | Dans les bas-fonds d’Antananarivo, un homme se fait tout le temps voler son demi sac de riz. Le petit voleur paie ainsi son loyer et peut dormir avec un groupe de nécessiteux dans une maison faite de sachets plastique. Un jour, le petit garçon suit l’homme au demi sac de riz jusque chez lui.