Le spectacle “Planète des songes” au LFT ce samedi 14 mars

La Compagnie Miangaly Théâtre a le plaisir de vous inviter au spectacle “Planète des songes” organisé dans le cadre du Rallye Moi(s) Théâtre – RMT 2020

SYNOPSIS

2025. Cinq ans après l’extinction totale de la race humaine suite à une guerre bactériologique, notre planète connait un nouveau souffle. Dans ce décor post-apocalyptique, la vie des rescapés a repris son cours et les singes sont les nouveaux maîtres de la planète bleue qui devient alors « la planète des songes». Jean Babouin, grand reporter pour TV Singerie, va voyager dans les quatre coins du monde pour interviewer quelques espèces rescapées afin de parler de leur quotidien au lendemain de la sixième extinction de masse. Il rencontrera alors Nilo le crocodile du Nil, « Z » le cafard de Manhattan, Dadabe la tortue centenaire d’Antananarivo et tant d’autres encore. Tous lui parleront de comment ils vivent sans Homo Sapiens, avec beaucoup de sérénité mais aussi de nostalgie. Et puis… c’est un synopsis, pas du spoiling.

NOTE D’INTENTION

Pèche, chasse et agriculture intensives, déforestation, urbanisation non contrôlée, tourisme de masse, l’activité humaine est la première cause de la disparition de plusieurs espèces d’êtres vivants (animale et végétale confondues) à raison de plusieurs espèces éteintes par année.

Aussi loin que je me souvienne, le fait que le monde tel que nous le connaissons puisse être réduit en cendre est pour moi une source d’angoisse permanente qui me démange à petit feu. Poète-slameur ayant fait de mes textes engagés une peinture à l’image du réel, la protection de l’environnement n’a jamais été mon thème de prédilection, encore moins la conservation des espèces.

Puis, dans un souci d’évolution, je me suis promis d’écrire un texte, poétique ou pas, qui puisse faire rire les gens (si possible) et qui appelle à la réflexion (surtout).

Un bon matin m’est donc venu l’idée de donner la parole aux animaux pour qu’on puisse entendre leurs voix. C’est entre Alice au pays des merveilles et La Fontaine au pays des fables. Anecdotes et clichés en tout genre sont nés de ce voyage onirique. De fil en aiguille, La planète des songes, une histoire qui nous projette dans un futur proche sans les humains (fiction oblige), prend forme au bout de quelques huit mois d’écriture et de recherches approfondies sur les impacts des activités humaines sur la planète comme sur lui-même.

Si l’existence de la vie sur terre équivaut à un film de trois heures, l’existence de l’Homme ne fait même pas un spot publicitaire de 45 secondes. Et pourtant, l’Homme a éradiqué plus d’un cinquième des espèces vivantes pendant son passage ; quelles sont les actions à mener pour faire face au changement climatique global et quel mode de vie adopter pour vivre en harmonie avec les autres espèces de notre chère biosphère. Vaste problématique. J’en fais un voyage en terres inconnues sur TV Singerie.

L’ÉQUIPE DE CRÉATION

SYSTEM-D, auteur et interprète

System-D est né le 26 mars 1988 à Antananarivo, la capitale de Madagascar. Amoureux de la culture Hip-hop dès son plus jeune âge, cet artiste a toujours aimé jouer avec les mots au point de trimballer tous les jours un énorme dictionnaire dans son sac à dos. C’est en 2008 qu’il découvre le Slam-poésie lors de scènes organisées par Madagaslam Association. Progressivement, System-D se démarque par son style engagé et remporte en 2010 le championnat de Madagascar de Slam-poésie. Par la suite, il participe à plusieurs projets d’écriture et de déclamation dans des établissements scolaires, des ONG et différents centres cultures dans plusieurs villes de Madagascar. En 2017, il crée le collectif Brokatera (les brocanteurs), se produit sous format Spoken Word avec quatre de ses camarades slameurs (Benson, Conan, Seth Seven et Little Joe). En outre, il a animé une émission sur une chaine web locale. En 2019, System-D est un poète expérimenté et continue d’animer des ateliers, des scènes et des tournois dans divers lieux de la capitale pour le compte de l’association Madagaslam.

GAD BENSALEM, metteur en scène

Poète-slameur et comédien malgache, Gad Bensalem fait ses débuts dans le slam poésie en 2009 et a été finaliste du slam national de Madagascar en 2010. Après des études supérieures en vue de devenir professeur de français, il choisit la voie artistique et se consacre au slam-poésie et au théâtre. En 2014 il devient président de l’association Madagaslam et représente Madagascar à la coupe de la Ligue Slam de France à Rennes où il rencontre Marc Kelly Smith, fondateur du mouvement. Une année après, il travaille sur une pièce de Jean FrancoisPeyret, universitaire et metteur en scène français, Antigone La Peste. Depuis 2014, il anime des ateliers de slam-poésie à Madagascar et à l’étranger tout en étant membre de la Compagnie Miangaly Théâtre. En 2017, il est invité à participer à la nouvelle création jeunesse de la Compagnie Karambolaz, Zanaar.

TAGMAN NAMGAT, vidéaste

TagmanNamgat est champion national individuel de slam-poésie en 2016 et par équipe en 2013. Poète-slameur depuis 2018, il parcourt les scènes slam à Madagascar et ailleurs notamment en France, à l’ile de La Réunion, en Belgique et en Suisse, présentant ses textes tantôt romantiques tantôt engagés, sans oublier une touche d’humour. Depuis 2015, il s’intéresse à la vidéo, tout d’abord par des podcasts sur la vie à Madagascar. Par la suite, il produit des spots pour diverses entités. Son œil critique et poétique le différencie des autres vidéastes.

EXTRAITS DE TEXTE

Après une longue série de dénigrement, vint le haussement des tons, menaces en tout genre et escalade de tensions entre les deux blocs de grandes nations poursuivis par leurs bandes de guérillas et de paramilitaires pour des lopins de glaciers dans les pôles, le pétrole se faisant rare et plus recherché que jamais dans la triste histoire…

Cette guerre est l’aboutissement d’environ un siècle et des poussières de course aux armements, de magouilles politiques et de conspirations et comme le disait un géopoliticien « On est assis sur une poudrière. »

Ils s’y sont préparés : enrichissement d’uranium, exosquelettes de combats, drones militaires, développement de nouvelles formes de pandémies, balles à têtes explosives, ils étaient prêts à boire du sang et des larmes du soleil, et « l’odeur du napalm au petit matin ». Ça ne leur a pas suffi.

Quelques minutes après avoir lâché les missiles à tête nucléaires, ils ont lâché ce qu’on pourrait qualifier de pandémie finale, ils se sont mis à la guerre bactériologique. Darren Tulett dirait « ceci explique cela », c’était la fin des haribos, les théories complotistes les plus farfelues ont été vérifiés en live, je dirais même plus, avec lunettes 3D et hologrammes pour certains.

Dans un monde renaissant, 5 ans après l’extinction totale de la race humaine, du genre humain, des hommes des femmes et des enfants, d’Homo Sapiens Sapiens, la planète reprend peu à peu son souffle, l’eau coule toujours sous les ponts, les glaciers regagnent du terrain, le Sahara continue de gonfler à petit feu…

Les Chimpanzés, plus proches parents du défunt se sont autoproclamés héritiers des biens de ce dernier. Il faut dire que les chimpanzés ont cette faculté de manipuler n’importe quoi grâce à son pouce opposable, et lances et sabres et bombes de poivre, tasers, arbalètes, machettes, haches et grenades pour faire régner l’ordre dans ce nouveau paradis terrestre sans parasite comme ils le disent si bien…

Nouveau recommencement ?

Reportage !

NILO

Pour commencer, soyez heureux d’être parmi nous. Autant dire que cette planète nous appartient vu que nous, les crocos, nous sommes là depuis bien avant la nuit des temps. On les a tous vu pleurer des larmes de crocos avant de s’éteindre l’un après l’autre : Dinos, Dodos, Mammouths, ces gros bovidés qui courraient partout dans les grandes plaines américaines, une bonne dizaine d’espèces de lémuriens ; on a vu les crapauds avoir six pattes et des têtards avoir trois queues…

LONGUEZO

Imagine un peu, nous les lapins, on voyait les missiles fuser de partout, nous on se reproduisait, on se mettait au boulot, mais les bonobos, intelligents comme ils sont, ils étaient là à se demander si c’était le Tsar 2 ou les couilles à Kim Jung Un, ils étaient là à faire des calculs sur les trajectoires, direction du vent, humidité, pression atmosphérique,  ils alliaient balistique, nucléaire, thermodynamique et météo, pour savoir où les bombes allaient faire boum, trop intelligents je disais…

DADABE

Naitre dans l’innocence, grandir dans l’ignorance, et crever dans le silence, tel est le destin de chacun d’entre eux. Le travail, toujours et encore le travail, travailler plus pour gagner plus, « le travail c’est la santé » disait cette chanson populaire de la France des 30 glorieuses, ou de la guerre froide, ou d’après-guerre ou d’entre-deux guerres, je me souviens plus…